Association Elisabeth d’Ornano para el TDAH

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Les problèmes de relations familiales

Si les parents n’y prennent pas garde, les enfants hyperactifs sont champions pour faire ressortir tous leurs pires aspects. Ils arrivent à faire perdre leur calme au parent le plus paisible, à faire hurler le plus tranquille, et à faire proférer des menaces à celui qui conçoit pourtant que le dialogue et la négociation sont les bases de l’éducation. Ils arrivent à aiguiser les différences entre les parents, les amènent à se disputer, à s’accuser mutuellement de mal éduquer l’enfant, etc. Les limites de l’enfant hyperactif n’étant pas "visibles", il n’y a rien dans son aspect ni dans son apparence qui le trahisse, qui le désigne comme un enfant ayant des difficultés particulières. C’est pour cela que les parents perdent patience, parce qu’en apparence leur enfant pourrait et devrait faire les choses qu’il ne fait pas. Mais l’enfant hyperactif est autant une victime de son trouble que son entourage: il ne l’a pas choisi. Il ne peut pas s’empêcher d’être distrait en chemin lorsqu’il va aux toilettes et oublier d’y aller. Il ne peut pas s’empêcher de remuer sans arrêt même si cela exaspère ses parents et ses frères et sœurs. Il ne peut pas, même s’il le veut, rester assis à lire pendant une heure. C’est plus fort que lui ; du moins en principe. Il faut l’éduquer pour qu’il arrive peu à peu à se contrôler, qu’il apprenne apprendre à penser, à raisonner, à transformer ce besoin de mouvement en une activité productive, etc.

Mais tant qu’on n’a pas compris cela, et même ensuite, il est difficile de garder son calme quand il faut répéter mille fois la même chose, quand on a l’impression qu'il ne nous écoute pas ou qu’il est incapable de raisonner, d’apprendre et de mûrir au fil du temps.

Les différences normales dans le style éducatif des parents s’accentuent. Le plus autoritaire des deux pense que c’est la permissivité de l’autre qui empêche l’enfant de bien se comporter, tandis que le plus permissif pense que c’est l’autoritarisme, la fermeté ou la rigidité de son conjoint qui empêchent d'arriver à un résultat, parce qu'il faut dialoguer au lieu d'imposer. Les deux ont raison, mais ce qui est valable pour un enfant "normal" ne fonctionne pas pour les enfants avec TDAH. Les deux parents doivent modifier des éléments de leur forme d’éducation et faire un effort supérieur à la normale pour gérer les comportements impulsifs et irrationnels de l’enfant, et ils doivent le faire de façon consensuelle. Si les parents ne se rendent pas compte de cela, et n’apprennent pas à accepter la frustration que parfois rien ne fonctionne et qu’il faut simplement attendre un autre moment, et que l’enfant a besoin de plus de temps pour apprendre et automatiser les bons comportements, ils risquent de transmettre cette frustration à leur propre relation. Ils vont la détériorer à cause de discussions sans fin, à cause du peu d’amélioration dans le comportement de l'enfant et parce que la fatigue les gagne. Faites attention à ces enfants, qui sont plus difficiles à élever que les autres. Il faut s’arrêter et réfléchir à ce que l’on est en train de faire ; si d’autres enfants ont été élevés sans problème, il faut voir s’il y a quelque chose dans la vie des parents qui a pu modifier leur capacité à éduquer ou si la difficulté vient de l’enfant lui-même et auquel cas envisager un autre type d’approche.

C’est également difficile pour les frères et sœurs. L’enfant hyperactif a tendance à recevoir beaucoup plus d’attention (les frères et sœurs ont parfois du mal à évaluer et à comprendre que cette attention n’est pas forcément positive). De plus, il sape la paix et l’harmonie familiale, il met les parents en colère, il embête les frères et sœurs et, de façon générale, il n'est pas traité comme eux. Il est fréquent qu’un enfant qui n’est pas source de problèmes ait à subir les actions de l’enfant hyperactif (et c’est normal, dans le sens où si on punissait l’enfant hyperactif pour tout ce qu’il fait mal, il passerait sa journée à être puni, ce qui ne sert à rien).

Les enfants veulent en général plaire à leurs parents et à leurs professeurs, ils aiment être flattés, ils sont ravis qu’on reconnaisse leurs mérites, autant verbalement que sous la forme des résultats scolaires, ils n’aiment ni les punitions, ni les réprimandes, ni que leurs parents soient constamment sur leur dos à leur répéter les mêmes choses. Si cela arrive, demandez-vous en tant que parents pourquoi cet enfant n’est pas comme les autres, et si vous ne trouvez aucun moyen pour qu’il arrive à se comporter correctement, demandez de l’aide.