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Les psychiatres affirment qu’en Espagne, 75% des enfants atteints de TDAH n’ont pas été diagnostiqués et ce chiffre s’élève à 97% chez les adultes
Source: CECONSULTORES. / Date: JUILLET 2009 / Catégorie: Presse générale
Résumé:
97% des adultes atteints de TDAH n’ont pas été diagnostiqués, 75% des enfants atteints de TDAH n’ont pas été diagnostiqués, et 25% des patients qui consultent un psychiatre apportent un diagnostic erroné du pédiatre ou du médecin généraliste. Ces chiffrent nous donnent une idée de l’état du diagnostic et du traitement de cette maladie dans notre pays. “Le diagnostic de cette maladie en Espagne est un véritable chaos” a affirmé le Docteur Francisco Montañés, Chef de l’unité de psychiatrie de l’Hôpital Fundación de Alcorcón, coordinateur d’un groupe de psychiatres qui réunit les meilleurs spécialistes du traitement du TDAH de toute l’Espagne, appelé GEITDAH, et dont les initiales espagnoles signifient Groupe de Spécial Intérêt en TDAH.
De l’avis de ce psychiatre, “25% des cas qui nous sont envoyés n’ont pas de TDAH, mais présentent d’autres troubles, comme le syndrome d’Asperger, le trouble négatif du comportement (TND) ou des maladies neurologiques plus graves. En revanche, les chiffres d’infra-diagnostic dans notre pays sont alarmants comme l’avait déjà signalé il y a trois ans la Doctoresse Mar Domingo, Psychiatre à l’hôpital Gregorio Marañón. Nous suivons le niveau de Lettonie dans le diagnostic, mais en outre il y a plus d’erreurs”, vient d’affirmer le Docteur Montañés.
Les psychiatres signalent qu’il est très facile de confondre le diagnostic de TDAH, car ces enfants présentent 80% de co-morbidité avec d’autres maladies psychiatriques et neurologiques comme l’autisme, les troubles spécifiques du langage (TEL), Troubles du Développement de la Coordination, dépression, retard mental, Troubles Négatifs du Comportement (TND), Syndrome de Tourette, troubles du sommeil et irritabilité.
Selon les propos de ces deux docteurs, ce qui est clair c’est que les docteurs généralistes et les pédiatres ne sont pas les professionnels adéquats pour diagnostiquer le TDAH ni pour traiter correctement cette pathologie. “Il existe en Espagne un grand vide dans ce terrain, car il n’y a pas non plus d’hôpital publics qui soient des centres de références dans le traitement de cette pathologie, car cela représenterait des frais supplémentaire pour l’administration d’investigation, et c’est intéressant pour nous, même si cela implique une économie à long terme, car il y aura moins de jeunes dépendants. Nous vivons dans une situation politique de court terme”, insiste le Docteur Montañés.
Ce spécialiste souligne en outre que les cas d’adultes atteints de TDAH doivent eux aussi être diagnostiqués et traités par les pédopsychiatres et ce pour deux raisons évidentes. La première étant que ce trouble est génétique dans 80% des cas, et la deuxième car bien souvent, avant de traiter l’enfant, le spécialiste doit analyser le comportement de ses parents et savoir quels sont les comportements qu’ils projettent sur eux. “Il est parfois préférable de traiter les parents que les enfants. Et s’ils enregistrent une nette amélioration, collatéralement cela se ressent aussi sur leur enfant” ont expliqué ces psychiatres.
Au vu de ces chiffres et face au grand risque d'erreur des diagnostics des médecins généralistes, les chefs de psychiatrie des principaux hôpitaux ont annoncés qu’ils publieraient de forme urgente un Guide espagnol de consensus sur le diagnostic et le traitement du TDAH simple et bref. “Le Ministère a déjà édité un Guide de 200 pages qui s’est avéré trop long et peu pratique. Les chiffrent indiquent qu’il fut difficile de le lire”, explique le Docteur Montañés.
Ce guide est très important car ce n’est pas la même chose de traiter un patient qui présente un TDAH et une dépression, que de traiter une personne qui souffre de TDAH et de trouble négatif du comportement. Un 85% des cas de TDAH présentent d’autres troubles collatéraux psychiatriques. “Dans les deux cas, le traitement de fond se basera sur un méthylphénidate à action retardée, comme le Medikinet, qui agit exactement pendant toute la journée d’école, mais l’autre substance doit être rigoureusement différente en fonction de la co-morbidité plus manifeste. Les psycho-stimulants sont des bloquants de la dopamine qui ont prouvé leur efficacité dans 62 tests cliniques dans 77% des cas. Mais il faut tout de même savoir les associer avec le reste des co-morbidités que présente le patient. Or seul le psychiatre ou le neurologue est à même de le faire” affirme le Docteur Montañés.
Parmi les nouveautés découvertes par ce groupe scientifique composé de psychiatres, il convient aussi de citer que bon nombre des enfants atteints de TDAH présentent des anomalies multi-organiques. L’un des sujets les plus marquants qu’étudient ces spécialistes concerne le pourcentage élevé de ces enfants et adultes qui souffrent également d'autres maladies. “Nous avons découvert que 20% des patients atteints de TDAH présentent une majeure incidence de diabète, maladies des reins, problèmes intestinaux, taux très faibles de l’hormone de croissance et un système immunologique végétatif hyperactif, avec beaucoup plus d’allergies.
Sur ce terrain, le Docteur Gastaminza, psychiatre à l’hôpital Vall d´Hebron présentera à ses confrères les résultats d’une étude récente réalisée au sein de son hôpital, en collaboration avec l’Unité de greffes, qui indiquent que 22% des enfants qui ont reçus une greffe de rein souffrent de TDAH. Et ce à la grande surprise des médecins, car cela ne se produit pas avec d’autres greffes d’organes. Avec ces informations, les psychiatres de cet hôpital catalan ont commencé à travailler en étroite collaboration afin d'analyser si l'urée ou d'autres facteurs déterminants dans le rein peuvent affecter les neurotransmetteurs qui déterminent notre capacité d’attention et d’apprentissage.